Lorsque l’on consume de l’encens, les molécules odorantes, situées juste au-dessous du point d’incandescence, sont agitées par la chaleur et diffusées sans brûler. Leur cheminement est rapide : en arrivant aux fosses nasales, elles déclenchent un signal que le nerf olfactif va directement transmettre au cerveau limbique, siège de nos émotions. C’est ce qui explique leur effet sur nos sentiments et nos états d’âme. Mais elles agissent aussi sur notre système neurovégétatif et sur la régulation de nos hormones. Certains encens possèdent une action antibactérienne, passant dans le sang par les poumons. Dans l’Egypte ancienne, on utilisait l’oliban pour soigner les maladies pulmonaires et hépatiques. En Inde, dans la rue, même les mendiants ont leurs bâtonnets pour leurs dévotions. Au Japon, on "écoute" des encens aux odeurs différentes selon les saisons. Et chez nous, comme si l’on ressentait inconsciemment ses vertus, chacun invente ses rituels, renoue à sa manière avec les anciennes traditions. Au-delà du geste religieux ou thérapeutique, l’encens reste une harmonie que l’on peut transporter avec soi. |